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cien qu’eux, il devait savoir faire des conjurations qui feraient revenir leur or du fond de la mer.

Le 20 juillet, Cabral mouilla au port de Mozambique, où il prit un pilote pour le conduire à Quiloa, île à cent lieues de Mozambique, vers le 9e. degré de latitude méridionale. Il y trouva deux des vaisseaux que la tempête avait écartés de sa flotte. Toute la région qui s’étend du cap Corientès jusqu’auprès de Monbassa est peuplée et fertile, et l’eau y est excellente. Quiloa est célèbre par son commerce d’or avec Sofala : ce qui attire dans cette ville quantité de marchands de l’Arabie Heureuse et d’autres pays. Les vaisseaux y étaient construits sans clous, comme dans les autres parties de l’Afrique, et enduits d’encens au lieu de goudron. L’amiral voulut faire avec le roi de Quiloa un traité de commerce qui n’eut pas lieu, parce que la différence des religions inspira de la défiance au prince africain. Il fut mieux accueilli du roi de Mélinde, à qui le roi de Portugal envoyait une lettre et des présens. Ils furent portés par Corréa, principal facteur de la flotte ; mais l’amiral ne voulut pas descendre à terre. Il reçut sur son bord la visité du roi de Mélinde, qui promit de garder fidèlement l’alliance avec les Portugais, et qui lui donna deux pilotes guzarates pour le conduire à Calicut. Il y arriva le 13 de septembre, et envoya vers le samorin Alonzo Hurtado, avec