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Les relations de Cabral firent comprendre qu’il n’y avait d’établissement à espérer dans les Indes que par la force des armes. Le roi de Portugal se crut intéressé à soutenir son entreprise pour l’honneur de sa nation, pour l’intérêt de sa religion, et plus encore sans doute pour l’accroissement de ses richesses et de sa puissance. Malgré les pertes que l’on avait essuyées, le profit l’avait emporté sur le dommage. Que ne pouvait-on pas espérer, si l’on prenait mieux ses mesures ! Cette raison était décisive. On résolut de faire partir, au mois de mars 1502, trois escadres ensemble : la première de dix vaisseaux, commandée par Vasco de Gama, car il semblait que la gloire de conquérir les Indes, comme celle de les découvrir, fût attachée à ce nom ; la seconde de cinq vaisseaux, sous Vincent Sodre, pour nettoyer les côtes de Cochin et de Cananor, et veiller à l’entrée de la mer Rouge de manière à empêcher les Turcs et les Maures de porter leur commerce aux Indes ; la troisième de cinq vaisseaux, encore sous Étienne de Gama ; ce qui composait une flotte de vingt voiles qui devait reconnaître Vasco de Gama pour amiral.

Après avoir reçu l’étendard de la foi dans l’église cathédrale de Lisbonne avec le titre d’amiral des mers d’Orient, Gama partit le deuxième jour de mars, à la tête des deux premières escadres, parce que la troisième ne put mettre à la voile que le 1er. de mai. Il avait à