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mille lieues de côtes, depuis le cap de Bonne-Espérance, au sud de l’Afrique, jusqu’au cap de Lingpô, à l’extrémité orientale de l’Asie, sans y comprendre la mer Rouge et le golfe Persique, où ils avaient le fort de Mékran et Ormuz. Leurs principaux établissemens étaient la Mina, Sofala, Monbassa et Mozambique, sur la côte d’Afrique ; Baçaïm et Diu, dans le royaume de Cambaye, et de là jusqu’au cap Comorin, Goa, Cochin, Cananor, Coulan ; depuis ce cap, en remontant la côte de Coromandel, ils avaient Négapatan, Méliapour et Masulipatan ; de là, en descendant au delà de l’entrée du golfe du Bengale, ils avaient Malaca ; plus loin, au delà du détroit de la Sonde, Timor ; enfin Macao, qu’ils bâtirent dans une petite île de la baie de Canton, à l’entrée de la Chine. Ils tiraient la cannelle de Ceylan, où ils avaient bâti un fort à Colombo, dont le roi leur payait un riche tribut. Ils disputaient les Moluques aux Espagnols, qui étaient venus par le sud-ouest[1]. Ils tiraient le girofle de Ternate et de Tidor. On conçoit facilement quelles richesses le roi de Portugal puisait dans ces nombreuses possessions, et quels gains immenses procuraient aux commandans des vaisseaux les prises continuelles que l’on faisait dans toute l’étendue de ces mers, où régnait

  1. Nous rendrons compte ailleurs de cette nouvelle route ouverte aux Espagnols par un Portugais aussi célèbre que Gama, Ferdinand Magallanès ou Magellan.