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vèrent au sommet de la première montagne, où ils prirent quelques rafraîchissemens ; ensuite ils commencèrent à monter la seconde, qui est plus haute que la première, mais plus sûre pour la marche, parce que la grosseur des pierres les rend plus fermes. Ils n’en essuyèrent pas moins de fatigue pendant une grosse demi-heure, après laquelle ils découvrirent le pain de sucre, qui leur avait été caché par l’interposition des deux montagnes.

Au sommet de la seconde, ils trouvèrent le chemin assez uni, dans l’espace d’un quart de mille, jusqu’au pied du pain de sucre, où, regardant leurs montres, ils furent surpris qu’il fût déjà trois heures. La nuit était fort claire, et la lune se faisait voir avec beaucoup d’éclat ; mais ils voyaient sur la mer des tas de nuées qui paraissaient au-dessous d’eux comme une vallée extrêmement profonde. Ils avaient le vent assez frais au sud-est quart sud, où il demeura continuellement pendant tout le voyage. Pendant une demi-heure qu’ils furent assis au pied du pain de sucre, ils virent sortir en plusieurs endroits une vapeur semblable à la fumée, qui, s’élevant en petits nuages, disparaissait bientôt, et faisait place à d’autres petits tourbillons qui suivaient les premiers. À trois heures et demie, ils se remirent à monter dans la plus pénible partie du voyage. Édens et quelques autres, ne ménageant pas leur marche, parvinrent au sommet dans l’espace d’un quart d’heure, tandis que le guide et le reste de la