Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/33

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enfanté des querelles et des guerres ; l’avidité est excitée par le récit de toutes les prétendues richesses que possèdent d’autres contrées ; on cherche à se les procurer par la voie du trafic ou du commerce ; mais quelquefois on juge plus commode ou plus court de les enlever, ou de s’emparer des pays qui les possèdent. On ne trouve pas toujours ce que l’on cherchait, mais on prend ce que l’on trouve, et quelquefois on découvre des objets plus utiles que ceux dont la crédulité avait fait un tableau si séduisant. La force, l’injustice et la ruse, triomphent malheureusement dans ces conflits ; mais par contre-coup, la raison s’éclaire, les idées se rectifient et s’agrandissent, et la géographie s’enrichit. Il vient un temps enfin, où les peuples ont assez de lumières pour rivaliser de zèle à compléter nos connaissances, par des voies plus dignes de l’humanité. Les savans n’épargnent alors ni fatigues, ni sacrifices, pour pénétrer dans les régions inconnues, et y observer la nature et les ouvrages de l’homme ; et comme la vraie science n’a pas de préjugés, leurs observations contribuent à donner peu à peu une idée exacte du monde, et une idée moins incomplète du système admirable qui régit l’univers.

Voilà, en peu de mots, l’histoire de la géographie. Quelques détails vont développer cet aperçu des découvertes faites dans les diverses parties du globe. C’est en Égypte, et dans la partie occidentale de l’Asie, que l’histoire nous présente les premiers