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Le Livre quatrième présente un tableau très-vaste et très-détaillé de ce célèbre empire de la Chine, sur lequel il semblait que l’on dût avoir les notions les plus authentiques et les moins contestées, d’après le long séjour qu’y avaient fait à la cour de Pékin les auteurs des Lettres édifiantes. Jamais on n’a été à portée d’observer mieux et plus long-temps l’intérieur d’un grand empire, et cependant les mémoires qu’on nous a donnés sur la Chine, quoique très-étendus et très-instructifs, ont été la source de querelles interminables sur plusieurs points importans de la religion et du gouvernement des Chinois ; et à la difficulté de savoir bien une langue telle que la leur, s’est jointe depuis celle de pénétrer dans un pays dont ils nous ont défendu l’accès.

Le Livre cinquième, beaucoup moins détaillé, renferme ce que l’on a pu rassembler d’instructions et de lumières sur ces immenses contrées qui portent le nom de Tartarie, et qui s’étendent si loin au nord et à l’orient de notre hémisphère. Les conjectures formées de nos jours sur les révolutions qu’a pu essuyer cette partie du globe doivent en rendre l’examen plus important. Mais malheureusement c’est peut-être, de tous les pays, celui qui, par sa nature même, par la quantité de montagnes et de déserts, et par la difficulté du séjour et des communications, a fourni le moins de secours et de facilité à l’active curiosité des voyageurs.

Le Livre sixième nous fait passer de la Tartarie en Sibérie, sur les pas de Gmelin et de l’abbé Chappe, qui voyageaient, l’un par les ordres de l’académie de Pétersbourg, et l’autre par ceux de l’académie des sciences de Paris ; ce qui n’empêche pas que ce dernier, pour ce qui regarde les