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retour, et le nomma cap des Tempêtes[1], parce qu’il y en avait essuyé une très-violente. Le roi Jean ne trouva pas ce nom de bon augure, et y substitua, celui de cap de Bonne-Espérance, qui est demeuré, et qui semblait déjà annoncer les Indes. C’était alors le grand objet des courses des navigateurs portugais. Le chemin qu’on avait fait autour de l’Afrique, dans l’Océan atlantique, faisait soupçonner le passage, qu’on trouva, bientôt après, et indiquait, la route qui menait aux Indes par la mer en naviguant au sud, puis remontant vers l’orient. Jean ii essaya d’en trouver un par terre. On pouvait, en effet, aller par la Méditerranée dans la Syrie et dans la Perse qui touche aux Indes. Mais cette route pénible, même pour un voyageur, était impraticable pour le commerce. On pouvait encore, si l’on eût été maître de l’isthme de Suez, descendre par la mer Rouge dans la mer des Indes. Cette route, infiniment plus courte, aurait convenu d’autant mieux à Jean ii, qu’il désirait vivement de pénétrer dans l’Abyssinie, et la mer Rouge pouvait l’y conduire. Ce pays excitait alors une grande curiosité. Son roi, nommé le Négus ou le Prêtre-Jean, était chrétien, c’est-à-dire, d’un rite grec mêlé de judaïsme, et passait pour le plus puissant roi de l’Afrique. Un francis-

    qu’on portât de grosses pierres où étaient écrits son nom, celui du capitaine, et l’année de l’expédition.

  1. Cabo Tormentoso.