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de Cachegar cet emploi, qui lui donne une autorité absolue sur les marchands. Une année entière s’écoula avant qu’ils fussent rassemblés en assez grand nombre pour entreprendre un voyage si long et si dangereux. D’ailleurs les caravanes ne partent pas tous les ans d’Yerkend ; elles ne se mettent en route que lorsqu’elles sont assurées qu’elles seront admises dans le royaume de Catay.

La marchandise dont on tire le meilleur parti dans ce voyage, est une sorte de pierre luisante nommée jaspe en Europe. Le grand khan du Catay l’achète à grand prix. Quand il a choisi ce qui lui convient, il permet de vendre le reste aux particuliers, qui ne le paient pas moins cher. On en fait des vases, toutes sortes de petits meubles et de bijoux, sur lesquels ils gravent des fleurs et diverses figures. C’est la célèbre pierre de Kasch, que l’on tirait des rivières du pays de Khotan. Il y en a une autre espèce, mais de moindre prix ; on la tire des montagnes où on la taille en grandes dalles qui ont près de deux aunes de largeur. On est obligé d’amollir la roche avec le feu pour pouvoir l’extraire des carrières. Cette montagne est éloignée de vingt journées d’Yerkend. Ces carrières sont affermées tous les ans à des marchands qui font porter sur le lieu de l’exploitation les provisions nécessaires pour nourrir leurs ouvriers pendant un an.

Goez eut l’honneur de rendre ses devoirs au roi de Cachegar, et en reçut un accueil très-