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en est droite, mais assez profonde pour recevoir les plus gros vaisseaux. Au nord de l’Avatscha, une montagne vomit toujours de la fumée et quelquefois des flammes. Depuis cette baie, l’abord de la côte est dangereux, par la quantité de rochers dont la mer est parsemée : heureusement leur tête déborde au-dessus de l’eau. La baie de Noutrenoi est bordée de montagnes escarpées qui mettent à couvert des vents. En continuant à voyager au nord, l’on rencontre le Kamtchatka, le plus beau fleuve de tout le pays, puisque les petits vaisseaux le remontent jusqu’à deux cents verstes au-dessus de son embouchure. Depuis les bords du Kamtchatka jusqu’à la mer d’Oloutora, qui tire son nom de la rivière du même nom, à l’embouchure de laquelle se termine au nord la côte orientale, on trouve douze rivières.

En général, la plupart des rivières du Kamchatka, qui coulent entre les montagnes, sont bordées des deux côtés de rochers escarpés. Mais quelque hauteur qu’aient les deux rivières, l’une a toujours plus de pente. Steller et Kracheninnikov ont observé dans les vallées qui s’étendent entre les montagnes cette correspondance des angles rentrans aux angles saillans que Bouguer a remarquée dans les Alpes. Quelles que soient les conséquences qu’on peut tirer de cette observation, il est évident que les eaux seules qui viennent de la fonte des neiges et des glaces peuvent déformer les montagnes, et creuser ces vallons étroits et