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au nord-ouest, va se jeter dans l’Amou. Balk était, au commencement du dix-huitième siècle, la plus considérable de toutes les villes qui sont possédées par les Tartares ; elle est, disaient les voyageurs de cette époque, grande, belle et bien peuplée ; la plupart de ses bâtimens sont de pierre et de brique ; ses fortifications consistent en gros boulevards de terre, environnés d’un bon mur.

Le château du khan est un grand édifice à l’orientale, bâti presque entièrement de marbre qu’on tire d’une montagne voisine. Comme les étrangers jouissaient d’une parfaite liberté dans cette ville, quand elle avait son khan particulier, elle était devenue le centre de tout le commerce qui se faisait entre la grande Boukharie et les Indes. Mais a-t-elle conservé cet avantage sous ses maîtres actuels ? C’est ce que nous ne savons pas encore.

Le Tokaristan, à l’est de Balk, a pour capitale Anderal, ville située près d’un défilé par lequel on traverse la chaîne de l’Indou-kouch. On trouve dans les montagnes voisines de riches carrières de lapis-lazuli : c’est l’objet d’un grand commerce avec la Perse et l’Inde.

La partie orientale de la grande Boukharie est très-montagneuse ; c’est là que se trouve Badagchan, ville très-ancienne et très-forte par sa situation ; elle dépendait du khan de Bokhara, qui la faisait servir de prison d’état ; elle n’est pas grande, mais elle est bien bâtie et fort peuplée ; ses habitans s’enri-