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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/222

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jaillissans. Les côtes du Japon ont deux fameux tourbillons qui en augmentent le danger : ces terribles écueils sont un fonds inépuisable d’allusions pour les poëtes et les prédicateurs japonais.

En général, le terroir du Japon est montagneux, pierreux et naturellement peu fertile, mais l’activité et le travail infatigable des habitans leur font tirer des rochers mêmes et des lieux les plus secs tout ce qui est nécessaire à leur subsistance ; d’ailleurs la mer leur fournit abondamment du poisson et toutes sortes de coquillages. L’eau douce ne leur manque pas ; ils ont beaucoup de lacs, de fontaines et de rivières, quelques-unes si rapides, qu’on ne les passe point sans danger, et qu’il n’est pas possible d’y construire des ponts ; aussi la plupart ont-elles leur source dans des montagnes, d’où elles descendent avec d’autant plus d’impétuosité qu’elles sont grossies par les grandes pluies des mois de juin et de juillet. On distingue entre les plus célèbres, 1o. celle d’Usin, qui est large d’un quart de lieue d’Allemagne ; elle se précipite du haut d’une montagne avec tant de rapidité, que, pour la passer à gué, dans le temps même où l’eau monte à peine aux genoux, un voyageur est obligé de faire conduire son cheval par cinq hommes robustes qui connaissent parfaitement son lit ; les accidens y sont néanmoins assez rares, parce que, suivant la loi du pays, les guides sont responsables de la sûreté des passans ; 2o. la rivière d’Omi, qui tire son