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nes. Cortez répondit que la paix était l’unique but de ses armes, et que, malgré le pouvoir qu’il avait d’employer la force contre ceux qui tardaient si long-temps à connaître la raison, il revenait volontiers au traité qu’on avait rompu ; mais que, pour abréger les difficultés, il lui paraissait nécessaire que l’empereur se laissât voir, accompagné, s’il le désirait, de ses ministres et de son conseil ; que les Espagnols accepteraient toutes les conciliations qui ne blesseraient point l’autorité du roi son maître ; et qu’ils engageaient leur parole, non-seulement de finir les hostilités, mais d’employer toutes leurs forces au service de l’empereur du Mexique. Les envoyés se retirèrent avec toutes les apparences d’une vive satisfaction ; et Cortez se hâta d’envoyer un ordre à Sandoval de suspendre l’attaque du port. Un quart d’heure après, les mêmes officiers reparurent au bord du fossé pour assurer le général que l’empereur viendrait le lendemain avec ses principaux ministres, et qu’ayant la paix fort à cœur, il ne se retirerait point sans l’avoir conclue.

Cependant il ne pensait qu’à faire traîner la négociation en longueur pour se donner le temps d’embarquer ses richesses et d’assurer sa retraite. Ses envoyés revinrent à l’heure qu’ils avaient marquée ; mais ce fut pour donner avis qu’un accident survenu à l’empereur ne lui permettait de sortir que le jour d’après. Ensuite l’entrevue fut remise, sous prétexte