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de la ville, on ne trouvera point d’exagération dans la première idée que les Mexicains avaient fait prendre aux Espagnols de la capitale de leur empire. Cependant cette magnificence barbare n’approchait point de celle où Cortez l’éleva bientôt en lui donnant une nouvelle forme.

Pendant qu’il prenait quelques jours de repos à Cuyoacan, il fit faire de grands feux dans toutes les rues de Mexico pour purifier l’air. Un grand nombre d’habitans qu’il destinait aux travaux publics furent marqués d’un fer chaud ; le reste obtint la liberté de se retirer, ou de contribuer volontairement au rétablissement de la ville. Tous les Américains qui l’avaient servi pendant le siége reçurent des récompenses proportionnées à leur zèle, surtout les Tlascalans, qui partirent chargés de richesses, et que la cour d’Espagne distingua dans la suite par une exemption perpétuelle de toutes sortes de tributs : ceux qui se trouvèrent disposés à s’établir dans la ville en eurent la permission.

Cortez, s’étant déterminé à rebâtir la capitale du Mexique sur de nouveaux fondemens, commença par y établir l’ordre en créant de nouveaux magistrats, et surtout un grand nombre d’officiers pour l’entretien de la police. Ses brigantins, qui demeurèrent à la vue du rivage, sous le commandement de Rodrigue de Villa-Fuerte, et la meilleure partie de son canon qu’il mit en batterie dans le poste qu’il avait fait prendre à ses troupes,