Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/348

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vrés. Après la délibération du conseil, tout le monde est invité à s’assembler dans une place où la distribution se fait sans contestation et sans bruit. Les femmes qui ont perdu leurs maris ou leurs enfans à la guerre ont ordinairement la première part au partage. On satisfait ensuite aux engagemens que les guerriers ont pris avant leur départ. S’il ne se trouve point assez de captifs, on y supplée par des chevelures, et ceux qui en obtiennent s’en parent aux jours de fête ; le reste du temps, elles demeurent suspendues à la porte des cabanes. Mais si le nombre des prisonniers excède celui des prétendans, on fait présent du surplus aux alliés. D’ailleurs un chef ne se remplace que par un chef, ou par deux ou trois esclaves, qui ne sont pas moins brûlés quand ceux qu’ils remplacent seraient morts de maladie. Les Iroquois destinent toujours quelques prisonniers pour le public, et c’est le conseil qui en dispose. Cependant les mères de famille peuvent encore casser cette disposition, et donner la vie ou la mort à ceux mêmes qui ont reçu leur sentence du conseil. Dans les nations où les guerriers ne se dépouillent pas entièrement de leur droit sur les captifs, ceux en faveur desquels le conseil en a disposé sont obligés de les leur remettre, s’ils l’exigent ; mais ils le font rarement, et la même loi les oblige alors de rendre les gages qu’ils avaient reçus.

En général, la plupart des prisonniers de