Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment et de son entretien jusqu’à son départ.

Il vécut quelque temps dans une situation tranquille, occupé à visiter ses amis et ses bienfaiteurs. Le chevalier Hans Sloane, qui était de ce nombre, l’employait souvent à traduire des manuscrits arabes et des inscriptions de médailles. Un jour qu’il était chez lui, il marqua une vive curiosité de voir la famille royale. Le chevalier lui promit de le satisfaire, lorsqu’il serait vêtu assez proprement pour paraître à la cour. Aussitôt les amis de Job lui firent faire un riche habit de soie dans la forme de son pays. Il fut présenté dans cet état au roi, à la reine, aux deux princes et aux princesses. La reine lui fit présent d’une belle montre d’or ; et le même jour il eut l’honneur de dîner avec le duc de Montague et d’autres seigneurs, qui se réunirent ensuite pour lui faire présent d’une somme honnête. Le duc de Montague le mena souvent à sa maison de campagne, et, lui montrant les instrumens qui servent à l’agriculture et au jardinage, il chargea ses gens de lui en apprendre l’usage. Lorsque Job se vit près de son départ, le même seigneur fit faire pour lui un grand nombre de ces instrumens, qui furent mis dans des caisses et portés sur son vaisseau. Il reçut divers autres présens de plusieurs personnes de qualité jusqu’à la valeur de cinq cents livres sterling. Enfin, après avoir passé quatorze mois à Londres, il s’embarqua, au mois de juillet 1734, sur un