Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/167

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d’autres traditions qui sont reçues parmi les Turcs. Le fond de ses principes était l’unité de Dieu, dont il ne prononçait jamais le nom sans quelque témoignage particulier de respect. Les idées qu’il avait de cet Être-Suprême et d’un état futur parurent fort justes aux Anglais ; mais il était si ferme dans la persuasion de l’unité divine, qu’il fut impossible de le faire raisonner paisiblement sur la Trinité. On lui avait donné un nouveau Testament dans sa langue. Il le lut ; et, s’expliquant avec respect sur ce livre, il commença à déclarer que, l’ayant examiné fort soigneusement, il n’y avait pas trouvé un mot d’où l’on pût conclure qu’il y eût trois dieux.

Il ne mangeait la chair d’aucun animal, s’il ne l’avait tué de ses propres mains. Cependant il ne faisait pas difficulté de manger du poisson ; mais il ne voulait jamais toucher à la chair de porc.

Pour un homme qui avait reçu son éducation en Afrique, les Anglais jugèrent que son savoir n’était pas méprisable. Il leur rendit compte des livres de son pays. Leur nombre ne surpasse pas trente. Ils sont écrits en arabe, et la religion seule en fait la matière. Job savait fort bien la partie historique de la Bible. Il parlait respectueusement des vertueux personnages qui sont nommés dans l’Écriture sainte, surtout de Jésus-Christ, qu’il regardait comme un prophète digne d’une plus longue vie, et qui aurait fait beaucoup de bien