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ment d’un roi qui leur est propre ; mais ceux qui habitent les deux bords de la Gambie vivent dans la dépendance des Mandingues, parmi lesquels ils ont formé des établissemens par intervalles. Il y a beaucoup d’apparence que c’est la famine ou la guerre qui les a chassés de leur pays. Les voyageurs disent beaucoup plus de bien de ces Foulas de la Gambie que de tous les autres Nègres du même pays.

Quoiqu’ils aient quelques habitations fixes, la plupart mènent une vie errante, avec leurs bestiaux, qu’ils conduisent dans les cantons bas ou élevés, suivant qu’ils y sont forcés par les pluies. Lorsqu’ils rencontrent quelque bon pâturage, ils s’y établissent avec la permission du roi, et y restent tant qu’il y a de l’herbe. La vie des hommes est fort pénible. Outre le travail de leur profession, ils ont sans cesse à se défendre contre les bêtes féroces sur la terre, et contre les crocodiles sur le bord des rivières. La nuit ils rassemblent leurs bestiaux au centre de leurs tentes et de leurs cabanes ; ils allument quantité de feux, et font la garde autour du troupeau. Jobson, ayant eu occasion de traiter souvent avec eux pour des vaches et des chèvres, faisait avertir le chef d’un de ces troupeaux, qui se présentait couvert de mouches dans toutes les parties du corps, surtout aux mains et au visage. Quoiqu’elles fussent de la même espèce que celles qui tourmentent les chevaux en Europe, il en était si peu incommodé, qu’il ne prenait pas