Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait recueillir plus de blé et de coton qu’ils n’en consomment ; ils les vendent à bon marché. Ils sont très-hospitaliers, mais entre eux. Qu’un Foula tombe dans l’esclavage, tous les autres se réunissent pour racheter sa liberté. Ils ne laissent jamais un homme de leur nation dans le besoin ; ils prennent soin des vieillards, des aveugles et des boiteux. Leurs armes sont la lance, la zagaie, l’arc et les flèches, des coutelas fort courts qu’ils appellent fongs, et même le fusil, dans l’occasion. Ils se servent de tous ces instrumens avec beaucoup d’adresse. On les voit chercher ordinairement à s’établir près de quelque ville des Mandingues ; ils sont encore attachés au paganisme, et ne se font pas faute de boire de l’eau-de-vie ou d’autres liqueurs.

Leur industrie est si reconnue pour élever et nourrir des bestiaux, que les Mandingues leur abandonnent le soin de leurs troupeaux.

Ils ont pourtant leurs superstitions comme les autres Nègres. S’ils apprennent qu’on ait fait bouillir le lait de leurs vaches, ils s’obstinent à n’en plus vendre, du moins à celui qui l’aurait acheté pour en faire cet usage, parce qu’ils attribuent à l’action du feu une vertu éloignée qui peut faire mourir leurs bestiaux.

Les Mandingues seraient souvent exposés à mourir de faim, sans le secours des Foulas. Ils tirent d’eux, par des échanges, une partie de leurs provisions. On ne connaît pas non plus d’autre peuple que les Foulas qui ait l’art