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Dans l’économie du ménage, le soin du riz est abandonné aux femmes. Après en avoir mis à part ce qui leur paraît suffisant pour la subsistance de la famille, elles ont droit de vendre le reste et d’en garder le prix, sans que les maris aient celui de s’en mêler. Le même usage est établi pour la volaille, dont elles élèvent une grande quantité.

On voit des Mandingues qui mettent leur gloire à nourrir un grand nombre d’esclaves. Ils leur rendent la vie si douce, qu’on a peine quelquefois à les distinguer de leurs maîtres ; surtout les femmes, qui sont ornées de colliers d’ambre, de corail et d’argent, comme si l’unique soin de leur esclavage était de se parer. La plupart de ces esclaves sont nés dans les familles.

Tous les royaumes de la Gambie ont quantité de seigneurs particuliers, qui sont comme les rois des villes où ils font leur demeure. Leur principal droit est d’avoir en propriété tous les palmiers et les siboas qui croissent dans le pays ; de sorte que, sans leur permission, personne n’ose en tirer le vin ni couper la moindre branche. Ils accordent cette liberté à quelques habitans, en se réservant dans la semaine deux jours de leur travail. Les blancs même sont obligés d’obtenir d’eux une permission formelle pour couper des feuilles de siboa et de l’herbe lorsqu’ils ont à couvrir quelque maison.

On compte les richesses des Mandingues par