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tent d’un prix fort léger. Elles ont, dit-il, la taille belle, les yeux vifs, la couleur d’un noir fort brillant, et l’air extrêmement lascif. Cette passion, qu’elles déguisent peu pour le commerce des blancs, trouble souvent la tranquillité des mariages.

Les travaux pénibles du ménage sont le partage des femmes. Non-seulement elles préparent les alimens et les liqueurs, mais elles sont chargées de la culture des grains et du tabac, de broyer le millet, de filer et de sécher le coton, de fabriquer des étoffes, de fournir la maison d’eau et de bois, de prendre soin des bestiaux, enfin de tout ce qui appartient à l’autre sexe dans des régions mieux policées. Tandis que les hommes passent le temps dans une conversation oisive, ce sont leurs femmes qui veillent à les garantir des mouches, et qui leur servent la pipe et le tabac.

Entre les Nègres mahométans il y a des degrés de parenté qui ôtent la liberté de se marier. Un homme ne peut épouser deux sœurs. Le damel, qui avait violé cette loi, reçut en secret la censure et les reproches des marabouts.

La facilité des femmes à se délivrer de leur fruit dans l’accouchement paraîtrait incroyable, si elle n’était attestée par tous les voyageurs. Elle ne jettent pas un cri ; elles ne poussent pas même un soupir. Après le travail, elles se lavent long-temps ; l’enfant est lavé avec le même soin. On l’enveloppe dans une pagne,