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que les habitans ne soient quelquefois obligés d’allumer des feux et de battre leurs tambours en poussant de grands cris pour chasser des ennemis si dangereux : réponse péremptoire à celui qui prétendait tout à l’heure que les bêtes n’attaquaient point l’homme.

Les Mandingues ont l’usage de bâtir leurs maisons l’une contre l’autre, ce qui devient l’occasion d’une infinité d’incendies. Si vous leur demandez pourquoi ils n’y mettent pas plus de distance, ils répondent que c’était la méthode de leurs ancêtres, qui étaient plus sages qu’eux. Il n’y a point de réponse plus commune, en fait d’administration, que cette réponse des Mandingues.

Les huttes des Nègres se nomment kombets. Un kombet est distribué en plusieurs parties, dont l’une sert de cuisine, l’autre de salle à manger, une autre de chambre de lit, avec des ouvertures pour la communication. Les maisons des seigneurs, suivant Le Maire, ont quelquefois quarante ou cinquante de ces pavillons. Celle des rois n’en a pas moins de cent, mais couverts de paille comme les plus pauvres. Le commun des Nègres en a deux ou trois. L’enclos des personnes de qualité est une palissade ou d’épines ou de roseaux, soutenue de distance en distance par des piliers. Leurs kombets communiquent de l’un à l’autre par des routes qui s’entrelacent en forme de labyrinthe. Dans l’intérieur de l’enclos il se trouve ordinairement de fort beaux arbres, mais sans