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paraît scandaleuse. Elle suppose, dans leurs idées, que Dieu soit capable d’une liaison charnelle avec les femmes. Une prophétie, qui subsiste depuis long-temps dans leur nation, leur annonçait qu’ils seraient subjugués par un peuple blanc.

Les Nègres croient aussi à la prédestination, et mettent toutes leurs infortunes sur le compte de la Providence. Qu’un Nègre en assassine un autre, ils croient que c’est Dieu qui est l’auteur du meurtre. Cependant ils se saisissent du meurtrier et le vendent pour l’esclavage.

À l’égard de leur dévotion et de la forme de leur culte, Le Maire observe que le commun du peuple n’a pas de pratiques réglées qui puissent porter le nom de culte religieux ; mais les personnes de distinction affectent plus de zèle, et ne sont jamais sans un marabout, qui a beaucoup d’ascendant sur leur esprit et leur conduite.

On sait que les mahométans d’Asie font le salam ou la prière cinq fois le jour et la nuit. Le vendredi, qui est le jour de leur sabbat, ils la font sept fois ; mais ceux des Nègres qui sont bons mahométans se contentent de prier trois fois le jour, c’est-à-dire, le matin, à midi et le soir. Chaque village a son marabout ou prêtre, qui les rassemble pour ce devoir. Le lieu de leurs assemblées est un champ qui leur sert de mosquée. Là, après les ablutions ordonnées par l’Alcoran, ils se rangent en plusieurs lignes derrière le prêtre, dont ils imitent les mouve-