Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rang. Lorsque la procession fut, arrivée au bord de la rivière, les bœufs furent attachés à des poteaux, et le plus ancien marabout cria trois fois à haute voix, salam-aleck, qui est l’exhortation à la prière. Ensuite , mettant bas sa zagaie, il étendit le bras vers l’est. Les autres prêtres suivirent son exemple, et commencèrent la prière de concert. Ils se levèrent et reprirent leurs armes. Alors l’ancien marabout donna ordre aux Nègres d’amener les bœufs et de les renverser par terre, ce qui fut exécuté à l’instant. Ils les attachèrent à terre par les cornes, et, leur tournant la tête à l’est, ils leur coupèrent la gorge avec beaucoup de précaution, pour empêcher que ces animaux ne les regardassent tandis que leur sang coulait, parce que c’est pour eux un fort mauvais présage. Ils prennent soin, pour se garantir de leurs regards, de leur jeter du sable dans les yeux. Aussitôt que le sacrifice est achevé, et les victimes écorchées, ils les coupent en pièces, et chaque village emporte celles de son bœuf. Après cette cérémonie, le folgar commence. Le folgar fait place au festin, et les réjouissances durent trois jours.

La circoncision est une pratique rigoureusement observée parmi les mahométans nègres. Elle se fait aux mâles vers l’âge de quatorze ou quinze ans, pour leur donner le temps de se fortifier contre l’opération, et d’être bien instruits dans la profession de leur foi. On attend aussi pour cette sanglante cérémonie qu’il y