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Aussitôt que l’ordre et le silence furent bien établis, le principal marabout fit le salam ou la prière. Tous les assistans répétaient ses paroles d’une voix claire et intelligible, avec autant de respect que d’attention. Après cet exercice, Guiopo, fils de Jean Barre, fut annoncé par ses deux parrains, qui le firent monter sur la planche, en le soutenant des deux côtés. Yamsek fit heureusement l’opération. Guiopo descendit immédiatement après, suivi de ses deux parrains, et branlant sa zagaie d’un air riant. Il se retira derrière les marabouts, pour laisser saigner sa plaie, pendant que les autres jeunes gens allèrent se présenter successivement à l’exécuteur.

Lorsque la blessure a jeté assez de sang, on la lave plusieurs fois le jour avec de l’eau fraîche, jusqu’à ce qu’elle se ferme d’elle-même, ce qui ne demande ordinairement que dix ou douze jours. Pendant l’opération, le candidat doit tenir le pouce droit élevé, et prononcer la formule de foi mahométane. Les plus fermes la prononcent d’une voix haute ; ils affectent même de la gaieté après la cérémonie ; mais il est aisé de juger à leur marche qu’ils souffrent une vive douleur. La plupart ne peuvent se retirer sans être soutenus par les parrains.

Quoique la circoncision ne soit pas ordonnée pour les femmes, les docteurs mandingues les admettent à la participation de ce privilége. Ce sont leurs propres femmes qui font l’office de