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les si longues, qu’elles peuvent allaiter un enfant derrière leurs épaules. Les travaux pénibles dont elles s’occupent continuellement les rendent extrêmement robustes. Elles cultivent la terre, elles font l’huile de palmier, les étoffes de coton, etc., etc. Lorsqu’elles ont fini cet ouvrage, leurs indolens maris les occupent au soin de leur chevelure laineuse, dont ils sont extrêmement curieux, et leur font passer deux ou trois heures à cet exercice.

On voit souvent des villes entières qui se transportent d’un canton à l’autre, soit par haine pour leurs voisins, soit pour se procurer plus de commodités dans un autre lieu. Il ne leur faut pas beaucoup de temps pour défricher le terrain.

Les hommes et les femmes ne manquent pas chaque jour de s’oindre le corps d’huile de palmier ou de civette ; mais cette onction, qui n’est pas sans quelque mélange, jette une odeur forte et désagréable.

Sur les accusations de meurtre, d’adultère, et d’autres crimes odieux dans la nation, les personnes suspectes sont forcées de boire d’une eau rouge qui est préparée par les juges, et qui s’appelle l’eau de purgation. Si la vie de l’accusé n’est pas régulière, ou si on lui connaît quelque sujet de haine contre le mort, quoique l’évidence manque à l’accusation, les juges rendent la liqueur assez forte ou la dose assez abondante pour lui ôter la vie. Mais s’il mérite de l’indulgence par son caractère ou