Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de vastes troupeaux de bœufs, de vaches, de chèvres et de moutons. Les montagnes sont remplies de cerfs, de sangliers, de daims et de chevreuils. Ceux à qui le gibier manque n’en peuvent accuser que leur paresse. La bonté du pays et l’abondance du fruit y attirent une quantité incroyable de singes.

Le pays ne paraît pas propre à la production des métaux. C’est le partage des régions sèches et hautes telles que Bambouk. Ceux qui travaillent à la découverte des mines prennent pour un heureux signe les apparences les plus contraires à la fertilité, telles que les rocs, la sécheresse des terres, la couleur pâle et morte des plantes et de l’herbe. Il semble que la nature ne nous ait donné l’or qu’à regret, et comme un présent funeste. Elle l’a relégué dans des lieux où elle-même paraît n’avoir plus sa vertu productrice, ni sa richesse bienfaisante, où elle est comme ensevelie dans ses débris, et où, loin d’appeler l’homme, tout le repousse et l’effraie, si quelque chose pouvait effrayer l’avarice.