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tance de soixante pieds, et plus. Elles servent de soutien à une énorme racine pivotante. Cet étonnant végétal appartient particulièrement aux contrées occidentales de l’Afrique comprises entre le cap Blanc et le cap des Palmes. Les botanistes l’ont nommé Adansonia digitata. Il est de la famille des malvacées ; le cœur du bois est tendre et léger, et abondant en moelle ; elle occupe une partie si considérable de l’intérieur, que, quand une sorte de moisissure, à laquelle le centre est sujet, s’y établit, il s’y forme des cavernes telles que celle qui a été décrite plus haut. L’écorce est fort épaisse, fort lisse, et presque aussi dure que le bois : l’un et l’autre ont presque la dureté du fer.

» M. Golberry mesura un des baobabs dont parle Adanson, trente-six ans après ce célèbre naturaliste, et ne le trouva accru que d’un pied et quelques pouces de circonférence, c’est-à-dire de sept à huit lignes de diamètre. »

Le plus utile et le plus commun de tous les arbres du pays, comme de tout le reste de l’Afrique, est le palmier, dont on connaît plusieurs espèces dans cette partie du monde, ou les principales sont le dattier et le cocotier, l’aouara, le siboa, et le rondier qui porte le vin. Nous avons déjà parlé de ce dernier. Nous ajouterons ici quelques détails sur ce don précieux que la nature a fait aux Nègres.

Le vin de palmier est une liqueur qui distille du rondier par une incision qu’on fait au sommet. Il a la couleur et la consistance des