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Dans les pays du Sénégal croît le sanara. Les terres humides sont celles qui conviennent à cet arbre. Il est généralement de la hauteur et de la grosseur du poirier. Ses feuilles ressemblent à celles du laurier-rose. Le bois en est dur, et d’autant plus propre à la construction des vaisseaux et des barques, qu’il acquiert une nouvelle dureté dans l’eau ; mais les Nègres ne souffrent pas volontiers qu’on abatte ces arbres, parce que les abeilles aiment à s’y réfugier, et qu’ils en tirent beaucoup de miel et de cire.

On trouve sur toutes les côtes occidentales de l’Afrique le calebassier d’herbe, cucurbita lagenaria, que les Nègres estiment, avec raison, parce qu’il leur fournit tous leurs vases. Cet arbre a communément trois ou quatre pieds de circonférence. Il y en a de différentes formes et de diverses grandeurs. L’écorce en est mince, et ne surpasse pas l’épaisseur d’un écu ; mais elle est dure et coriace. Le bois est doux, et se polit facilement. Cet arbre porte des fleurs et des fruits deux fois l’année, ou plutôt il est constamment couvert de fruits et de fleurs. Lorsque la calebasse est mûre, on le reconnaît à sa tige, qui se flétrit et devient noire ; alors on se hâte de la cueillir pour prévenir sa chute, qui ne manquerait pas de la briser. Les Nègres en font diverses sortes d’ustensiles. Il se trouve des calebasses assez grandes pour contenir vingt-quatre pintes. Leur manière de les préparer est de les percer à