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roseaux étaient abattus aux environs et teints de leur sang.

L’attaque du lion paraît toujours délibérée. Il ne s’avance pas directement vers sa proie ; mais, faisant un circuit, et rampant même pour s’approcher, il s’élance ensuite lorsqu’il est à portée de fondre dessus d’un seul saut. Malgré cette férocité naturelle, les lions s’apprivoisent facilement dans leur jeunesse. Il s’en trouve d’aussi doux et d’aussi caressans que des chiens.

Les Maures emploient la peau des lions pour faire des couvertures de lits. En Europe, on s’en sert pour les garnitures de selles et les siéges de carrosses.

Quelques voyageurs assurent que le lion est ordinairement accompagné d’un autre animal qui va pour lui à la chasse, et qui lui rapporte sa proie. Il est du genre du chien. On le nomme aussi chakal. Il est très-commun entre le cap Boïador et Sierra-Leone, et en général dans toute l’Afrique.

On rencontre ces animaux en grand nombre dans les dunes qui ferment et bordent à l’orient le désert qu’on parcourt, en voyageant par terre, du Sénégal à Gorie. Le chakal est plus petit que le loup ; il en a la férocité. Rusé comme le renard, il a comme lui le museau effilé et pointu ; et, en chassant, il aboie comme un chien. Les chakals ne marchent qu’en troupes nombreuses pour attaquer les bœufs ; et une vingtaine se réunissent pour chasser les gazelles ou les antilopes. Les chakals mangent