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par conséquent de se lever et de se coucher. Cette erreur vulgaire est détruite par le témoignage de tous les voyageurs ; mais il a un défaut moins connu, qui est de se tourner difficilement de la droite à la gauche. Les Nègres, qui l’ont reconnu par des expériences fréquentes, en tirent beaucoup d’avantage pour l’attaquer en plein champ.

Plusieurs naturalistes assurent que les femelles de ces animaux portent leurs petits dix-huit mois, d’autres trente-six ; mais rien n’est plus incertain ; et l’on ne peut espérer d’en être aisément informé, parce que les éléphans privés ne produisent point. D’autres assurent aussi que les éléphans voient et marchent aussitôt qu’ils sont nés, et que les femelles les nourrissent de leur lait pendant sept à huit ans ; simples conjectures, qui n’ont aucune autorité pour fondement.

L’éléphant a peu d’embarras pour sa nourriture ; il se nourrit d’herbe comme les taureaux et les vaches. Si l’herbe lui manque, il mange des feuilles et des branches d’arbres, des roseaux, des joncs, toutes sortes de fruits, de grains et de légumes. Dans une faim pressante, il mange quelquefois de la terre et des pierres ; mais on a remarqué que cette nourriture lui cause bientôt la mort. D’ailleurs il souffre patiemment la faim, et l’on assure qu’il peut passer huit, ou dix jours sans aucun aliment. Cependant il mange beaucoup lorsqu’il est dans l’abondance, témoin les dommages qu’il cause