Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/136

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lui-ci le releva, l’embrassa, et à son tour s’étendit à plat aux pieds de Robin qui fit la même cérémonie. Nous regardions avec plaisir la surprise, la tendresse et la cérémonie de cette entrevue, qui fut affectueuse de part et d’autre. Les civilités terminées, nous courûmes embrasser celui que nous avions retrouvé, et qui était ravi de joie de voir un si grand nombre de ses anciens amis revenus exprès dans cette île, comme il se le figurait, pour l’en tirer.

» Nous partîmes de Juan Fernandès le 8 avril 1684, au nombre de deux vaisseaux : le nôtre et celui du capitaine Eaton. Nous prîmes quatre bâtîmens espagnols, et nous allâmes relâcher aux îles Gallapagos, parce que nous sûmes par les équipages de nos prises que les habitans de Truxillo, que nous avions le dessein d’attaquer dans l'espoir d’un riche pillage, élevaient un fort pour la défense du rivage.

» Les îles de Gallapagos forment un groupe nombreux, inhabité, situé sous la ligne et à peu de distance de chaque côte. La plus orientale est à cent lieues du continent ; quelques-unes ont sept, huit et dix lieues de long sur trois à quatre de large. Elles sont assez hautes, la plupart plates et unies. Quatre à cinq des plus orientales sont rocailleuses, arides et montueuses, ne produisant ni arbres, ni arbustes, ni herbes, à l’exception de quelques cactus, mais non sur le bord de la mer ; dans ces derniers endroits on trouve quelquefois des buissons de mangliers, dont le bois est très-bon à