Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/149

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anglais ; le gouverneur manifesta le désir de le posséder ; le capitaine lui en fit don aussitôt, quoique ce fut contre le gré de plusieurs des gens de l’équipage qui attachaient beaucoup de prix à cet animal. Le capitaine se montrait complaisant envers le gouverneur, parce qu’il espérait obtenir de lui une lettre de recommandation pour des négocians de Manille, son dessein étant d’aller au fort Saint-Georges (Madras), et de là de faire le commerce avec Manille ; mais il cacha ce plan à son équipage.

» Pendant que nous étions mouillés sur cette rade, le vaisseau d’Acapulco arriva en vue de l’île ; nous ne l’aperçûmes pas, parce que le gouverneur le fit avertir de notre présence : il gagna en conséquence le sud de l’île. Les Indiens nous dirent que ce vaisseau était en vue de l’autre côté de Guam ; aussitôt nos gens, excités par cette nouvelle, voulurent lui donner la chasse ; mais le capitaine Swan, qui avait entièrement renoncé aux actes d’hostilité, parvint à calmer leur ardeur.

» Le 30 de mai le gouverneur envoya son dernier présent de vivres, qui fut très-considérable, nous pria de l’excuser de ce qu’il ne pouvait nous en fournir davantage, et en même temps nous avertit que, la mousson de l’ouest approchant, il nous conseillait de partir, à moins que nous n’eussions le dessein de retourner en Amérique. Le capitaine Swan le remercia, renvoya le prêtre à terre, lui fit présent d’une grosse horloge de cuivre, d’un astrolabe et