Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dampier dans une pirogue en pleine mer pour gagner Achama ; un orage les jeta sur une autre partie de la côte de Sumatra. Dampier arriva mourant à Achem. Le désir de rétablir ses affaires lui fit entreprendre des voyages au Tonquin, à Malacca et à Madras ; puis il vint à Bencoulen, où il fut maître-canonnier pendant cinq mois. Il s’échappa de ce lieu, parce qu’on voulait l’y retenir malgré lui, et s’embarqua pour l’Angleterre, où il arriva le 16 septembre 1691. Dès qu’il fut remis de ses fatigues, il publia la relation de ses voyages ; elle parut en 1697. Le public l’accueillit si favorablement, qu’en deux ans il en fut imprimé quatre éditions. À la dernière, Dampier joignit la relation détaillée de son voyage du Tonquin, d’Achem, de Malacca et de la baie de Campêche. Il donna aussi son Traité des vents et des marées. Ces différens ouvrages annonçaient un homme doué au plus haut degré du talent de bien observer et très-versé dans l’art nautique. En conséquence, l’amirauté le jugea capable de commander une expédition qui avait pour but de faire des découvertes à la Nouvelle-Hollande.

Dampier partit des Dunes le 26 janvier 1699, sur le Roe-Buk, bâtiment de douze canons. Après avoir touché au Brésil, il fit route à l’ouest, et le 2 août eut connaissance de la terre d’Eendraght, à la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. « Le pays, dit Dampier, nous parut absolument uni, sans arbres ni her-