Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/156

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une petite colline à un quart de mille, où ils s’étaient joints à neuf de leurs camarades. Quand ils nous virent à leurs trousses, ils décampèrent. Arrivés à la colline, nous ne découvrîmes ni eau douce ni maisons. La vue s’étendait sur une savane couverte de petites éminences rocailleuses.

» De retour à l’endroit où nous avions abordé, nous creusions pour chercher de l’eau, lorsque dix sauvages qui arrivèrent sur un monticule peu éloigné, poussèrent de grands cris, auxquels ils joignirent des gestes menaçans. Enfin l’un d’eux s’avança vers nous ; les autres suivaient de loin. J’allai à sa rencontre. J’eus beau lui faire des signes de paix et d’amitié, je n’étais pas à cent cinquante pieds de lui qu’il prit la fuite ; les autres imitèrent son exemple. Tous nos efforts pour les rappeler furent inutiles.

» L’après-midi je pris deux matelots avec moi, et je m’acheminai le long du rivage pour attraper, s’il était possible, un des naturels, et savoir de lui où l’on trouvait de l’eau douce. J’en voyais une douzaine assez près de nous qui nous suivirent à une certaine distance, lorsqu’ils remarquèrent que je m’étais séparé du gros de mes gens. Je fis halte, et je me cachai derrière une dune qui les empêchait de nous voir, et nous mettait à même de les surprendre s’ils avançaient. Effectivement, se fiant sur leur nombre, qui était quatre fois plus considérable que le nôtre, ils pensèrent qu’ils