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des signes d’amitié, ils continuèrent tranquillement leur chemin. Les hommes avaient la tête ornée de plumes de différentes couleurs et des lances à la main. Les femmes n’avaient pour tout vêtement que des branchages attachés à un cordon pour couvrir leur nudité. Elles portaient sur leur tête des corbeilles pleines d’ignames. C’est une coutume que j’ai observée chez toutes les nations sauvages que j’ai vues ; les femmes sont chargées des fardeaux ; les hommes marchent en avant, n’ayant à porter que leurs armes et leur parure.

» L’après-midi je renvoyai les canots à terre pour couper davantage de bois. Mes gens entrèrent dans les maisons des naturels, qu’ils trouvèrent plus timides qu’à l’ordinaire ; ils avaient dépouillé tous les cocotiers de leurs fruits, et emmené leurs cochons. Nos gens leur demandèrent par signes ce que ces animaux étaient devenus ; les naturels indiquèrent des maisons au fond de la baie ; et, imitant le grognement des cochons, semblèrent marquer qu’il y en avait, ainsi que des chèvres, de toutes les tailles, en élevant la main à différentes hauteurs.

Le 20, j’allai à terre avec les canots, emportant les marchandises que je regardais comme les plus propres à engager les naturels à commercer avec nous. Je les trouvai craintifs et fripons ; je ne vis qu’un petit garçon et deux hommes : l’un de ceux-ci, attiré par mes signes, vint à côté de mon canot ; je lui donnai un