Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/175

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couteau, un collier de verroterie, et une bouteille de verre. Il se mit à crier cocos, cocos ; indiquant un village voisin, comme s’il eût voulu aller y chercher de ces fruits ; mais je ne le revis pas. Ils avaient auparavant joué des tours semblables à mes matelots.

» Accompagné de neuf de mes gens, je marchai vers leurs maisons ; elles étaient bien misérables ; les portes n’étaient fermées qu’avec un brin d’osier. Je visitai trois de leurs villages ; toutes les maisons étaient vides ; j’y pris de petits filets de pêche en dédommagement de ce que les habitans avaient reçu de moi. En nous en allant, je rencontrai deux Indiens, je leur montrai ce que nous emportions, criant en même temps, cocos, cocos, pour leur faire connaître que je n’en avais usé ainsi que parce qu’ils n’avaient pas tenu leur promesse.

» De retour à bord, je trouvai mes officiers et mes matelots très-impatiens d’aller à l’endroit de la baie où l’on avait indiqué qu’il se trouvait des cochons. Je ne m’en souciais guère, craignant qu’ils ne maltraitassent les Indiens. Forcé de céder à leurs importunités, je leur remis des marchandises, leur recommandant surtout de se conduire avec douceur, et d’agir avec précaution pour leur propre sûreté. Le lieu où ils allaient était à deux milles du vaisseau. Dès qu’ils furent partis, je fis tout préparer pour les secourir en cas de besoin.

» Quand ils furent sur le point d’aborder, les naturels, en grand nombre, voulurent s’y op-