Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/177

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chargé les déposa sur le rivage, puis disparut, après les avoir montrés à nos gens. Ceux-ci ne trouvèrent dans les maisons que des filets et des images ; ils prirent quelques-uns de ces objets, et me les apportèrent.

» L’après-midi je donnai ordre de ramener à terre une petite pirogue qu’ils avaient emmenée, et j’y fis placer deux haches, deux couperets, six couteaux, six miroirs, un gros paquet de verroterie et quatre bouteilles de Terre. Je nommai cet endroit le port Montaigu ; il est situé par 6° 10′ de latitude méridionale, environné de montagnes couvertes de bois, et entrecoupé de belles vallées arrosées par des ruisseaux d’eau vive. Le pays paraît très-fertile ; les arbres n’y sont ni très-hauts ni touffus ; mais ils offrent une agréable verdure. Plusieurs étaient en fleur ; d’autres portaient des baies, quelques-uns des fruits très-gros que nous ne connaissions pas. Les cocotiers croissaient avec vigueur, tant sur le bord de la mer que dans l’intérieur des terres. Toutes les productions des pays voisins abondaient dans ce canton. Quant aux animaux, je n’y vis que des cochons et des chiens ; les oiseaux que nous connaissions étaient les perroquets, surtout de l’espèce nommée cacatoès ; les corneilles semblables à celles d’Angleterre, les pigeons, un oiseau de la grosseur du merle, et d’autres plus petits. La mer et la rivière nourrissaient beaucoup de poissons ; mais nous n’en pûmes prendre qu’un petit nombre.