Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voit encore au pied de la pyramide deux grands morceaux de pierre qui faisaient partie d’un bras et d’un pied de l’idole. »

On demande comment les Mexicains, qui n’avaient pas l’usage du fer, taillaient des pierres si dures, et par quelle force ils les élevaient à cette hauteur sans aucune machine, et sans art pour en inventer. Les Espagnols, suivant le témoignage de Gemelli, attribuent la construction de ces pyramides aux Ulmèques, qui amenèrent de l’île Atlantide une seconde colonie d’habitans dans la Nouvelle-Espagne ; elles sont du moins très-anciennes. Gemelli jugea par ces prodigieuses ruines qu’on remarque aux environs, par quantité de grottes et par d’autres marques qu’il y avait autrefois une grande île dans le même lieu. Il retourna le lendemain par la même route, et reprit bientôt après celle d’Espagne, où il arriva dans le port de Cadix.

Le voyage de La Barbinais Le Gentil ne mériterait pas d’être remarqué, sinon par cette circonstance assez singulière, qu’avant lui, c’est-à-dire jusqu’à l’année 1718, nul Français n’avait publié de relation de voyage autour du monde.

Son but, en s’embarquant, était de chercher fortune et de voir le monde. Il partit de Cherbourg sur un navire marchand, le 8 août 1714, et, après avoir doublé le cap Horn, il arriva le 4 mars 1715 à la Conception, au Chili. Le grand nombre de bâtimens français qui se trouvaient dans ce port lui fit entrevoir qu’il n’y