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mât un des pilotes pour découvrir par où l’on en pourrait sortir. Nous dûmes notre salut au calme qui régnait alors ; la moindre agitation eût fait échouer nos vaisseaux contre les rochers, sans qu’il eût été possible d’y apporter le moindre secours. Nous sortîmes donc sans aucun accident fâcheux. Ces îles sont au nombre de six, toutes fort riantes ; et, prises ensemble, elles peuvent avoir une étendue de trente lieues ; elles sont situées à vingt-cinq lieues à l’ouest des îles Pernicieuses. Nous leur donnâmes le nom de Labyrinthe (Het Doolhof), parce que, pour en sortir, nous fûmes obligés de faire plusieurs détours. » La position du milieu de ce groupe est par 15° 38′ sud, et 151° 1′ à l’ouest de Paris.

Après trois jours de navigation, on découvrit le 1er. juin une île élevée, de belle apparence, dont les palmiers, les cocotiers, et les autres arbres utiles à l’homme annonçaient la fertilité. La sonde indiquait un trop grand fond pour laisser tomber l’ancre. En conséquence, on n’osa pas s’approcher trop près de terre, et l’on mit en mer les deux chaloupes avec vingt-cinq hommes chacune. Les habitans étaient en grand nombre sur le rivage, attendant paisiblement les étrangers qui se présentaient ; ceux-ci, conformément à leur habitude, firent une décharge de mousqueterie sur ces malheureux. « Nous fîmes un feu continuel sur les habitans, dit froidement le rédacteur de la relation, afin de nettoyer le ri-