Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans arbres, mais basse et fort unie en comparaison de la partie septentrionale. Jamais aucun vaisseau n’y aborde, parce que la côte en est fort escarpée, et qu’outre la rareté de l’eau douce, on y est exposé au vent du sud, qui y règne presque toute l’année, particulièrement en hiver. Les arbres qui croissent dans les bois, au nord de l’île sont presque tous aromatiques et de plusieurs sortes ; mais il n’y en a point d’assez forts pour fournir de gros bois de charpente, à l’exception du myrte, qui est le plus grand arbre de l’île, et qui ne donne pas néanmoins des pièces de plus de quarante pieds de hauteur. Sa tête est ronde comme si elle avait été régulièrement taillée. Une espèce de mousse qui croît sur l’écorce approche de l’ail par l’odeur et le goût.

Les Anglais trouvèrent presque tous les végétaux qui passent pour souverains contre le scorbut de mer, tels que du cresson, du pourpier, d’excellente oseille, et une prodigieuse quantité de navets et de raves. La partie verte des navets leur paraissait plus agréable que les racines mêmes, qui étaient souvent cordées. Ils trouvèrent aussi beaucoup d’avoine et de trèfle. Les palmites excitèrent peu leur friandise, parce qu’étant presque toujours sur le bord de quelque précipice, ou dans d’autres lieux escarpés, il fallait couper un arbre entier pour avoir un seul chou. En général, la douceur du climat et la bonté du terroir rendent cette île excellente pour toutes sortes de végétaux. La