Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sable et d’ardoise : elle ne contient qu’environ deux cents familles. Les maisons y sont d’un seul étage, et n’ont pour murs que des roseaux fendus, enduits d’argile, avec des toits de feuilles sèches. Cette manière de bâtir est assez solide pour un pays où la pluie est extrêmement rare. La plupart des habitans sont des Américains, des esclaves nègres, des mulâtres ou des métis, entre lesquels on voit peu de blancs. Le port, qui passe pour un des meilleurs de cette côte, ne mérite néanmoins que le nom de baie ; mais l’ancrage y est sûr et commode. Il est fréquenté par les vaisseaux qui viennent du nord ; et c’est le seul lieu de relâche pour ceux qui, partant d’Acapulco, de Sonsonate, de Rialeja et de Panama, veulent se rendre au Callao. La longueur de ces voyages, où, pendant toute l’année, on a le vent contraire, oblige de border la côte pour faire de l’eau. Quoique les environs de Païta soient si arides qu’on n’y trouve pas d’eau douce, ni aucune sorte d’herbages ou d’autres provisions que du poisson et des chèvres, les Indiens ont, à deux ou trois lieues de là, vers le nord, une ville nommée Colan, d’où ils transportent à Païta, sur des radeaux, de l’eau, du maïs, des herbages, de la volaille, et d’autres rafraîchissemens. On y amène aussi des bestiaux de Rivera, autre ville qui en est à quatorze lieues dans les terres. L’eau qu’on apporte du Colan est d’une couleur blanchâtre ; mais cette couleur ne l’empêche pas d’être fort