Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

glais, ne leur trouvant en effet que du coton, penchaient à les croire ; mais, lorsqu’ils eurent transporté la cargaison à bord du Glocester, ils furent agréablement surpris de reconnaître que ce coton n’était qu’un faux emballage, et qu’il y avait dans chaque balle un paquet de doubles pistoles et de piastres, dont le total montait à douze mille livres sterling.

Après avoir rejoint le Glocester, on résolut de tourner vers le nord, et de gagner, aussitôt qu’il serait possible, le cap de San-Lucar en Californie, ou le cap de Corientes sur la côte du Mexique. En partant de Juan Fernandès, Anson s’était proposé de toucher aux environs de Panama, et d’y chercher les moyens de lier quelque correspondance avec la flotte de l’amiral Vernon, qu’il supposait aux Indes orientales, où il savait qu’il devait employer ses forces contre quelqu’un des établissemens espagnols. Comme il lui paraissait possible que Porto-Bello fût déjà occupé par une garnison anglaise, il ne doutait point qu’en arrivant à l’isthme, il ne pût se procurer l’occasion de donner de ses nouvelles aux Anglais, qu’il supposait sur la côte de l’autre mer, soit par les habitans du pays, qui sont assez bien disposés pour l’Angleterre, soit par le ministère même de quelque Espagnol, que l’espoir d’une grande récompense aurait pu gagner ; et cette intelligence une fois établie, il devenait fort aisé de la continuer. Par une voie si courte, Anson se flattait de recevoir du renfort. Il n’espérait pas