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mes fréquens et des pluies abondantes, qu’on attribue moins au voisinage de la ligne qu’à la continuation des vandevols, quoique, suivant l’opinion commune, cette saison qui commence en juin finisse en novembre.

Les Anglais prirent ces intervalles de calme pour brûler quelques-uns de leurs bâtimens qui n’étaient pas bons voiliers, et l’escadre demeura composée de cinq vaisseaux. Enfin, le 3 décembre, on découvrit la pointe orientale de l’île de Quibo, et l’île de Quicara. Un vent contraire repoussa souvent les vaisseaux, cependant, le lendemain, on porta heureusement sur la pointe sud-est de l’île, et l’on y trouva un fort bon mouillage.

Les Anglais n’eurent pas de peine à trouver l’aiguade. L’île de Quibo est d’une égale commodité pour faire de l’eau et du bois. Les arbres couvrent tout le terrain par où la mer monte, et l’eau douce coule dans un gros ruisseau sur un rivage sablonneux. Toute l’île est d’une hauteur médiocre, à l’exception d’un seul endroit, et n’est proprement qu’une forêt d’arbres verts. On y trouve particulièrement quantité de canneficiers, et quelques citronniers ; mais les Anglais furent surpris de ne pas apercevoir dans un lieu si tranquille d’autres oiseaux que des perroquets de diverses espèces. Les autres animaux qu’ils y virent en plus grand nombre étaient des singes et des lézards, qu’ils tuaient pour les manger. L’épaisseur des bois ne leur permit pas de tirer des bêtes fauves.