Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 22.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils ne découvrirent que la trace d’un seul jaguar, quoique leurs prisonniers les eussent assurés qu’ils y en trouveraient beaucoup : mais ils les jugèrent moins redoutables qu’une espèce de serpens qui s’élance du haut des branches sur toutes sortes d’animaux. La mer y est aussi fort dangereuse autour de l’île, par la quantité de monstrueux crocodiles dont elle est remplie, et par une sorte de grands poissons plats qui s’élancent hors des flots. L’auteur les prit pour ceux qui embrassent souvent les pêcheurs de perles dans leurs nageoires, et qui les tuent. On l’assura que, pour s’en garantir, les plongeurs s’arment d’un couteau pointu, qu’ils enfoncent dans le ventre de cet animal lorsqu’ils se trouvent saisis.

Les Anglais ne virent aucun habitant ; mais ils trouvèrent quelques huttes sur le rivage, et de grands monceaux de coquilles et de belle nacre de perles, que les pêcheurs de Panama y laissent pendant l’été. Quoique les huîtres perlières soient communes dans toute la baie de Panama, elles ne sont nulle part en plus grande abondance qu’à Quibo : il ne faut que se baisser dans la mer, et les détacher du fond. La plupart sont fort grandes, mais coriaces et de mauvais goût. Celles qui donnent le plus de perles sont à plus de profondeur. On assure que la beauté de la perle dépend de la qualité du fond où l’huître s’est nourrie ; si le fond est vaseux, la perle est d’une couleur obscure et de mauvaise eau. Les plongeurs qu’on emploie