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du mois de septembre sans avoir reçu le moindre message de la part du vice-roi. Ses réflexions ne lui firent pas trouver d’autre moyen, pour sortir d’embarras, que d’aller lui-même à Canton. Il envoya un de ses officiers, le 27 septembre, au mandarin qui avait été chargé de l’inspection de son vaisseau, pour l’informer qu’il était résolu de se rendre à Canton dans sa chaloupe, et que le lendemain de son arrivée, il ferait prier le vice-roi de fixer le temps de l’audience. Le mandarin se contenta de répondre qu’il ferait savoir au vice-roi les intentions du chef d’escadre.

On n’en fit pas moins les préparatifs qui convenaient à ce voyage. L’équipage de la chaloupe, au nombre de dix-huit hommes, fut vêtu fort proprement. L’habit uniforme était d’écarlate, avec des vestes d’une étoffe de soie bleue, garnies de boutons d’argent, et les armes du chef d’escadre sur l’habit et sur le bonnet. Pour se disposer à tout événement, Anson donna commission de capitaine au premier lieutenant de son vaisseau, et lui laissa ses instructions. Elles portaient que, s’il était retenu pour la querelle des droits, le galion serait détruit, et que le Centurion descendrait la rivière au-dessous de Bocca-Tigris, et s’arrêterait au delà du détroit pour y attendre de nouveaux ordres du chef d’escadre.

Tous les officiers des vaisseaux anglais, danois et suédois, se rendirent à bord du Centurion pour servir de cortége au chef de la