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à la fin du seizième siècle, et au commencement du dix-septième ; elles sont équipées aux frais des gouvernemens. À la fin de ce siècle, au contraire, et au commencement du dix-huitième, ce ne sont plus que des particuliers qui s’y livrent. Les flibustiers y ont la principale et même l’unique part. L’expédition de l’amiral Anson est la dernière qu’un gouvernement ait formée : elle eut un plein succès ; mais il ne put faire oublier les désastres dont elle avait été accompagnée.

Enfin, en 1764, une carrière plus noble s’ouvrit à l’ardeur des hommes qu’une navigation longue, difficile, dangereuse, n’était pas capable de rebuter. Le goût des voyages de découvertes se ranima. Les gouvernemens conçurent qu’ils pouvaient acquérir plus de solide gloire en employant quelques vaisseaux à étendre la connaissance du globe qu’en envoyant des flottes nombreuses porter au loin la dévastation chez leurs ennemis. L’Angleterre donna l’exemple. Sa situation, sa marine, plus considérable que celle des autres pays ; l’étendue de son commerce, le génie de ses habitans, lui devaient naturellement inspirer l’idée d’entreprendre des voyages dont il était possible qu’un jour elle retirât des avantages réels.

En 1764, l’Angleterre était en paix. Le prince qui la gouvernait depuis quelques années s’empressa d’adopter les plans qu’on lui soumit pour faire examiner par ses flottes les portions du globe qui n’avaient pas encore été