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Il n’y a point de canton sur toute la côte d’Or, sans en excepter celui d’Anamabo, qui fournisse plus d’esclaves que le pays d’Akra. Les guerres continuelles des habitans leur procurent sans cesse un grand nombre de prisonniers, dont la plupart sont vendus aux marchands de l’Europe.

Les habitans des villes maritimes d’Akra sont les plus civilisés de la cote d’Or. Leurs maisons sont carrées et bâties fort proprement ; les murs sont de terre, mais d’assez belle hauteur, et les toits couverts de paille. L’ameublement est des plus simples ; car, malgré leurs richesses, ils se contentent de quelques pagnes pour habillement, et leurs besoins sont renfermés dans des bornes fort étroites. Ils sont laborieux ; ils entendent le commerce. On s’aperçoit qu’ils ont retenu parfaitement les leçons des Normands leurs anciens maîtres. La crainte que leurs voisins du côté du nord ne viennent partager avec eux les profits du commerce des Européens leur fait fermer soigneusement tous les passages. Ainsi toutes les marchandises qui se répandent au nord passent nécessairement par leurs mains. Ils ont établi un grand marché qui se tient trois fois la semaine à Abino, ville à deux lieues du grand Akra, et à sept ou huit de la côte où les Nègres voisins apportent en échange, pour les commodités de l’Europe, de l’or, de l’ivoire, de la cire et de la civette, sans compter les esclaves qui viennent en fort grand nombre par cette voie.