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Les Nègres du pays intérieur divisent le temps en parties heureuses et malheureuses. Les premières se subdivisent en d’autres portions de plus ou moins d’étendue. Dans plusieurs cantons, les plus longues portions heureuses sont de dix-neuf jours, et les moindres de sept ; mais elles ne se succèdent pas immédiatement. Les jours malheureux, qui sont au nombre de sept, viennent entre les deux portions heureuses. C’est pour les habitans une espèce de vacation, pendant laquelle ils n’entreprennent aucun voyage ; ils ne travaillent point à la terre, ils ne font rien qui soit de la moindre importance, et demeurent enfin dans une oisiveté absolue. Les Nègres d’Akambo sont plus attachés à cette pratique superstitieuse que ceux de tout autre pays ; car ils refusent, dans cet intervalle, de s’appliquer aux affaires, et de recevoir même des présens. Mais parmi les Nègres de la côte tous les jours sont égaux. Ils n’ont que deux fêtes publiques, l’une à l’occasion de leur moisson, l’autre pour chasser le diable.

Lorsque la pêche n’est pas heureuse, on ne manque point de faire des offrandes à la mer.

Les Nègres ont généralement deux jours de fêtes particulières chaque semaine. Ils ont donné à l’un le nom de bossoum, c’est-à-dire jour du fétiche domestique ; et dans plusieurs cantons, ils l’appellent dio-santo, d’après les Portugais. Bosman assure que ce jour-là ils ne boivent point de vin de palmier jusqu’au