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elle est aussi pourvue des mêmes légumes, des mêmes racines et des mêmes fruits, par exemple, de l’ananas.

Le melon d’eau, suivant le même auteur, est un fruit beaucoup plus gros et plus agréable que l’ananas. Avant sa maturité, il est blanc dans l’intérieur et vert au dehors ; mais, en mûrissant, son écorce se couvre de taches blanches, et sa chair est entremêlée de rouge. Il est aqueux, mais d’une saveur délicieuse, et fort rafraîchissant. Lorsqu’il est vert, il se mange en salade comme le concombre avec lequel il a quelque ressemblance. Ses pepins, qui sont les mêmes, deviennent noirs à mesure qu’il mûrit, et produisent avec peu de soin des fruits de la même espèce. Le melon d’eau croît comme le concombre ; mais ses feuilles sont différentes. Sa grosseur ordinaire est le double des melons musqués de l’Europe. Il croîtrait en abondance sur la côte d’Or, si les Nègres n’étaient trop paresseux pour le cultiver ; il ne s’en trouve à présent que dans les jardins des Hollandais. Sa saison est le mois d’août ; mais dans les années abondantes il porte deux fois du fruit.

La nature n’a point accordé au pays les herbes qui sont communes en Europe, excepté le fluteau et le tabac, qui croissent ici en abondance ; mais Bosman trouve le tabac de la côte d’Or d’une puanteur insupportable, quoique les Nègres en fassent leurs délices. La manière dont ils le fument est capable d’empêcher