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de nos chevaux du Nord, sans être aussi hauts ni aussi bien faits. On en voit peu sur la côte ; mais ils sont en grand nombre dans l’intérieur des terres. Ils portent la tête et le cou fort bas. Leur marche est si chancelante, qu’on les croit toujours près de tomber. Ils ne se remueraient pas, s’ils n’étaient continuellement battus, et la plupart sont si bas, que les pieds de ceux qui les montent touchent jusqu’à terre.

Les ânes, qui sont aussi en grand nombre, ont quelque chose de plus vif et de plus agréable que les chevaux. Ils sont même un peu plus grands. Les Hollandais en avaient autrefois quelques-uns au fort d’Axim pour leurs usages domestiques ; mais ils les virent périr successivement faute de nourriture.

Quoique y ait beaucoup de moutons sur toute la côte, ils y sont toujours chers. Leur forme est la même qu’en Europe ; mais ils ne sont pas de la moitié si gros que les nôtres, et la nature ne leur a donné que du poil au lieu de laine. C’est le contraire de nos climats. Les hommes en Guinée ont de la laine, et les moutons du poil.

Le nombre des chèvres est prodigieux. Elles ne différent de celles de l’Europe que par la grandeur, car la plupart sont fort petites ; mais elles sont beaucoup plus grosses et plus charnues que les moutons.

Le pays ne manque point de porcs ; mais ceux qui sont nourris par les Nègres ont la